Comme si y avait urgence, soupe un peu pourrite à la ratatouille
Mon boulot est à peu près à jour (c'est quasiment un scoop!) alors je m'octroie une petite récrée avec vous, amies connues ou inconnues, fidèles ou non, et aussi avec toi Nancyrose, nouvelle venue dans ma vie réelle ce dont je me félicite et aussi sur mon blog apparemment!
Le printemps est là, même s'il joue à cache-cache avec la pluie et même le brouillard quelquefois, on sent bien qu'on va vers les beaux jours. Y a une odeur, une lumière, un je ne sais quoi qui fait que je vais commencer à souffrir de la chaleur. Alors, vite, vite, je me prépare des soupes, de bonnes soupes d'hiver que je m'avale à n'importe quelle heure de la journée avec délectation. La dernière était au potimarron et aux châtaignes, je l'avais faite pour mes petites Belges chéries qui m'ont fait l'honneur de venir me voir. Nous l'avons terminée hier soir, elle avait déjà une semaine.
La dernière en date n'est pas très catholique. (Oui, je confirme, je vis à deux pas du fief de Fréchou). J'avais trouvé au frigo la semaine dernière un truc bizarre, une sorte de ratatouille dont je n'avais aucun souvenir, c'est dire qu'elle devait y traîner depuis quelques temps...J'ai reniflé, goûté, (j'ai un intérieur à toute épreuve, je mange des yaourts qui sont passés de date depuis un mois voire davantage!) résultat : pas très bon au goût, ce n'était pas une excellente ratatouille ( je ne suis d'ailleurs toujours pas sûre que cela en fut...) mais ce n'était pas mauvais : ni acide, ni tourné, pas de goût de moisi, pas de poils apparents (sinon je les aurais photographiés je pense!), bref, comestible à mon avis. Direction, le congélateur, en gardant quand même en tête un clignotant orange.
Je l'ai sortie ce matin, décongelée et passée à la casserole avec mon reste de potimarron congelé et une cuiller de confit de tomate maison, celui qui embellit tout ce qu'il touche, mon chouchou d'amour, bon tout seul, avec du fromage, de la semoule ou des pâtes, bref j'en colle partout tant je l'aime. Et j'ai refait la semaine dernière provision de jolies tomates séchées, pour alimenter mon vice.
Bref cette soupe est divine, il y avait du piment dans le frichti mystère, pas mal apparemment! cela a dû aider à sa conservation! mais ma mémoire est vraiment prise en défaut, c'est la première fois que j'oublie à ce point un plat que j'ai cuisiné, ça c'est la seule chose dont je sois sûre, c'est moi qui l'avais fait...
Par contre, mes amies chéries, je vous conseille de vous tenir éloignées de la maison quelques jours, le temps que je la termine. Car si moi je mange pourri, je n'ai quand même pas pour habitude d'intoxiquer mes hôtes! Je ne voudrais pas que vous preniez peur et que vous regardiez d'un œil suspect (non je ne ferai pas de jeu de mot salace) tout ce que je vous servirai à l'avenir... Les aliments périmés je me les réserve, à moi et au cher et tendre, lui aussi à des tripes solides... (Cela dit, j'ai mangé cette soupe il y a moins d'une heure, si ça se trouve, c'est mon dernier post, je me serais sacrifiée sur l'autel de la bouffe pourrite... Jusqu'où peut aller la conscience professionnelle quand même!!)
Je vous entends déjà me demander :" Et la différence de couleur sur ta photo magnifique? Elle est due à quoi?" Devant la foule de questions que vous me posez, je me sens obligée de vous expliquer. La soupe, je la passe au blender. (J'aime le velouté qui en résulte. Y a pas à tortiller, c'est mieux que le mixer plongeant.) En plusieurs fois selon la quantité. Pendant que la première moitié tournait, j'ai ajouté du lait et du confit de tomates (eh oui! c'est une idée de dernière minute) dans la casserole et fait recuire quelques secondes. Donc la deuxième moitié de soupe était plus claire à cause du (ou grâce au) lait. Et voilà. C'est fini. C'était moche, mais ce que c'était bon!!